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Espace doctorants en danse

Appel à communication • J’aime penser sur mes pieds. Danse et dessin depuis 1962, 31 mai-1er juin 2012, Genève

J’aime penser sur mes pieds.
Danse et dessin depuis 1962

Colloque international, Universite ? de Gene ?ve, Suisse
Gene ?ve, 31 mai-1er juin 2012

•> Date limite de réponse à l’appel : 24 fe ?vrier 2012

La danse et le dessin sont intimement lie ?s au geste qui les exe ?cute. Le corps dansant cre ?e une figure dans l’espace et laisse un impact in situ, tandis que l’action de l’artiste met un point en mouvement et capte un e ?ve ?nement e ?phe ?me ?re restitue ? sous forme graphique.
Au cours du sie ?cle passe ?, les arts chore ?graphiques et visuels se sont rencontre ?s a ? de nombreuses reprises. Tandis que les artistes sondaient la valeur incarne ?e et e ?nerge ?tique de la forme, les danseurs-ses et chore ?graphes expe ?rimentaient avec les interfaces entre signe et action, notation et improvisation, sens spatial de soi et configuration architecturale du mouvement. Aussi est-ce de ?s la seconde moitie ? du XXe sie ?cle que s’est accentue ?e l’hybridation de la danse et du dessin, lorsque la performance prit un essor ine ?dit et que les frontie ?res entre les diffe ?rentes disciplines se sont e ?lime ?es, laissant apparai ?tre des formes interme ?diales.
Le corps de l’artiste – danseur ou danseuse, plasticien ou plasticienne – est de ?sormais l’instrument que ces champs se partagent et qui rend leur accomplissement simultane ?. L’ouverture du dessin a ? l’espace re ?el, a ? ses surfaces (sol, plafond, murs) autant qu’a ? ses volumes, le me ?ne frontalement a ? la danse. C’est sur cette rencontre que se concentre ce colloque : il vise a ? e ?valuer et discuter l’interaction spe ?cifique des deux me ?dias et la diversification de leurs pratiques depuis 1962, soit depuis les e ?ve ?nements coi ?ncidant avec la premie ?re publique du Judson Dance Group a ? New York.
L’obtention ou la cre ?ation intentionnelle d’un dessin ne sont cependant pas toujours la finalite ? d’une danse. On a jusqu’ici souvent conside ?re ? le dessin, ce qui subsiste sur un subjectile, sans prendre en compte le mouvement l’ayant fait advenir, comme si, dans le cadre de l’art processuel, la danse n’e ?tait qu’un moyen de plus et non une fin. Mais que se passe-t-il si l’on renverse cette pense ?e ? Si l’on valorise ce qui a pre ?ce ?de ? le dessin ? Si la danse n’est pas subordonne ?e au dessin, mais que le second, en tant que trace, est me ?moire de la premie ?re ? Au-dela ? de la me ?taphore, comment les danseurs-ses et artistes visuel-les ont-ils et ont-elles recouru diffe ?remment au mouvement corporel et au dessin, les intervertissant par exemple en tant qu’outils d’improvisation ou supports de notation ? Que se passe-t- il lorsque le dessin use de tout sauf du papier ? En retour, que reste-t-il lorsque le corps tangible a disparu ? Qu’est-ce qui distingue les danseurs dessinant et les artistes visuels dansant ? Et cette distinction ne se re ?duit-elle pas encore de nos jours ? Y a-t-il des dessins sans geste et des mouvements sans corps ? Et qu’en est-il des ballets me ?caniques : les machines a ? dessiner sont-elles des danseuses a ? la gestuelle plus ou moins programme ?e ? La notion de "chore ?graphie" peut-elle servir de mode ?le, utile quoique partiel, pour penser la corre ?lation de la danse et du dessin ?
Ces questions sont les pivots d’une connaissance inte ?gre ?e des arts des XXe et XXIe sie ?cles. La transversalite ? de la danse et du dessin ouvre a ? des rapprochements ine ?dits, ainsi que le montrent actuellement de nombreuses e ?tudes et expositions. Les chercheurs-euses, historien-nes de l’art ou de la danse, sont invite ?s-es a ? proposer une contribution explorant les liens de la danse et du dessin, compris dans leurs acceptions les plus vastes, ainsi que la re ?ception de l’un par l’autre et inversement, au cours de la pe ?riode allant de 1962 a ? nos jours. Les e ?changes entre des prises de position diversifie ?es en histoire de l’art et en histoire de la danse sont encourage ?es, de me ?me que les perspectives non occidentales.

Ce colloque est organise ? par le De ?partement d’histoire de l’art et de musicologie de l’Universite ? de Gene ?ve (Suisse) et aura lieu du 31 mai au 1er juin 2012 en franc ?ais et en anglais. Les propositions (400 mots maximum) pour des communications de 20 minutes doivent e ?tre rec ?ues au plus tard le 24 fe ?vrier 2012, accompagne ?es d’un curriculum vitae complet. Les confirmations de participation seront envoye ?es le 19 mars 2012.

Veuillez adresser votre proposition et CV en format PDF et par courriel aux organisatrices, Sarah Burkhalter (sarah.burkhalter[at]unige.ch) et Laurence Schmidlin (laurence.schmidlin[at]gmail.com).

"The body solves problems before the mind knows you had one. I love thinking on my feet, wind in my face, the edge, uncanny timing, and the ineffable."
Trisha BROWN, « How to Make a Modern Dance When the Sky’s the Limit », in Hendel TEICHER (e ?d.), cat. expo. Trisha Brown : Dance and Art in Dialogue, 1961-2001, MIT Press, Cambridge, 2002, p. 290.

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