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Espace doctorants en danse

Appel à contribution • Le médiéval sur la scène contemporaine, novembre 2012, Aix-en-Provence

Appel à contribution « Le médiéval sur la scène contemporaine »

8, 9, 10 novembre 2012
Université de Provence. Aix-en-Provence

•> Date limite : 5 décembre 2011

Comité d’organisation : Michel Bertrand (Mcf HDR), Michèle Gally (PR littérature médiévale), Marie-Claude Hubert (PR, littérature XXe)

Comité scientifique : Jeanyves Guérin ( professeur, études théâtrales contemporaines, université Paris III Sorbonne Nouvelle) ; Mario Longtin (professeur d’études dramatiques médiévales, université d’Ottawa) ; Éric Eigenmann (professeur de littérature contemporaine, université de Genève) ; Michel Rousse (professeur émérite, théâtre médiéval, université de Rennes).

Argumentaire et présentation :

• Contexte scientifique national et international

Ce colloque se veut le point d’orgue d’une recherche poursuivie pendant trois ans dans le cadre d’un séminaire mensuel (niveau doctorants et post-doctorants) à l’université de Provence, séminaire qui a réuni spécialistes du XXe/XXIe siècles et médiévistes autour du fait théâtral contemporain. Cette collaboration s’inscrit dans l’axe transversal (trans-séculaire et trans-générique) de l’EA CIELAM, axe qui porte sur les rencontres, poétiques, fictionnelles, esthétiques, entre les oeuvres littéraires et artistiques médiévales et la création moderne. Y sont interrogées les notions de réception, d’imitation, d’adaptation, de réécriture, d’emprunt (…) aptes à rendre compte de la richesse et de la diversité des liens entre le « médiéval » et la « modernité » ou le « contemporain » toutes catégories à définir en interaction réciproque.
Dans la production fictionnelle et artistique actuelle, la référence médiévale est très présente comme si les siècles médiévaux constituaient une sorte de réservoir de scénarios, de figures, d’images, qui ne cessent d’être revisités à la faveur de multiples réappropriations et déplacements (d’une époque à une autre, d’un genre à un autre, d’une forme esthétique ou plastique à une autre…). Le Moyen Age constitue, à bien des égards, le miroir voilé où se réfléchissent nos quêtes identitaires, existentielles, politiques. Plus abstrait dans son éloignement et son altérité que réellement historique, ce Moyen Age-là se prête à tous les fantasmes, entre remontée à l’enfance et plongée dans une violence brute. Il s’offre à toutes les reconstitutions et à toutes les manipulations. Métaphore du temps présent, symptôme autant qu’image de nos questionnements, absent et présent, il devient matière fictionnelle par excellence.
Le large mouvement des études sur le « médiévalisme » (du terme « medievalism » anglo-saxon), domaine en pleine expansion, objet de plusieurs publications et rencontres ces dernières années de part et d’autre de l’Atlantique, confirme cette place d’un « médiéval » débordant le cadre des cercles savants. Notre colloque apportera sa pierre à ces réflexions.
Il constituera, enfin, le colloque annuel 2012 de l’Association savante « Modernités médiévales » actuellement présidée par Michèle Gally.

• Définition d’un champ

Au sein de cette mouvance, nous avons souhaité privilégier le domaine théâtral. Pour plusieurs raisons.
Tous les colloques qui ont porté sur les rencontres du médiéval et des siècles ultérieurs l’ont fait sans limite de genres ni de domaines. Il nous a semblé plus pertinent de définir un champ précis et de voir comment les problématiques générales esquissées ci-dessus s’y retrouvaient ou en étaient absentes, et selon quelles caractéristiques particulières dues aux contraintes et aux enjeux propres à l’écriture dramatique. Le même désir de centrer sur un genre précis a présidé à l’organisation du colloque « Mémoire du Moyen Age dans la poésie contemporaine » à l’Université de Paris VIII du 15 au 17 septembre 2011. Notre colloque constitue le volet complémentaire de celui-ci.

L’importance quantitative d’un corpus théâtral à sujets ou à références médiévales depuis le début du XXe siècle repose d’abord sur une sorte de paradoxe, celui de la quasi-absence de pièces du répertoire proprement médiéval sur la scène vivante, depuis les expériences des Théophiliens sous la houlette de Gustave Cohen. On saluera en l’occurrence l’exception qu’a constituée la mise en scène du Jeu de la Feuillée au Vieux Colombier en 2003. Ce point nous paraît à interroger dans la mesure surtout où le « Moyen Age » a souvent accompagné un certain renouvellement dramaturgique en donnant aux dramaturges des sujets différents de ceux de la scène classique, en permettant des expérimentations d’écriture ou de mises en scène.
Les sujets et les résurgences médiévales émargent, en effet, à tous les registres — religieux, comique, historique — , ils nourrissent la satire, se concilient avec le burlesque comme avec le pathétique, le sérieux ou la dérision. Ils traversent aussi différents genres : le romanesque médiéval prête volontiers ses héros (en particulier arthuriens ou tristaniens) à la dramaturgie moderne, la poésie médiévale génère mises en voix et en espace. On considérera plusieurs aires culturelles et linguistiques afin de mesurer les ressemblances et les différences selon les littératures et les traditions théâtrales.
Plusieurs pistes s’ouvrent donc aux intervenants, dont nous souhaitons qu’ils se répartissent entre médiévistes et modernistes, à l’image du séminaire qui a préparé la rencontre.

• Axes possibles (à valeur indicative)

Ce colloque international se consacrera tout particulièrement à traiter les points suivants :

 Il s’interrogera sur les liens que l’on peut établir entre les pièces contemporaines à sujets historiques et leurs modèles médiévaux : quelle(s) reconstitution(s) sont opérées ? Quelles références à l’Histoire peuvent être établis. Pourquoi ? Comment ?

 Il envisagera le médiéval comme le lieu où se manifestent par excellence la recherche d’une nouvelle inspiration et de nouveaux mythes.

 Il abordera les différents registres qui sont mis en oeuvre, les transcriptions qui sont effectuées (par exemple du narratif au dramatique) et l’ensemble des phénomènes de transgénéricité qui peuvent être décelés dans ce domaine

 Il envisagera la modernité qui peut s’attacher à certaines des grandes figures légendaires ou littéraires, comme celles d’Héloïse, de Jeanne d’Arc, de Merlin, de Perceval …

 Il abordera les questions que pose la dramaturgie : comment représenter le médiéval ? Quelles sont les impasses et les trouvailles des diverses mises en scène de ces pièces ?

 Il étudiera le rôle joué par les fragments textuels, les citations, les modèles formels (…) médiévaux au sein des oeuvres contemporaines.

 Il questionnera l’échec ou la réussite de ces pièces, tant en soi qu’auprès du public et de la critique.

Le colloque se tiendra dans les locaux de l’université de Provence à Aix. Il sera complété par une représentation théâtrale, des rencontres/témoignages avec des metteurs en scène, et des lectures d’extraits de pièces.

Les propositions de communication, sous la forme d’un résumé, avec un titre, de 400 mots maximum (format MS Word), doivent être envoyées par courriel au plus tard le 5 décembre 2011 à l’un des trois organisateurs du colloque :
Michel Bertrand : michelbertrand73@wanadoo.fr
Michèle Gally : michele.gally@univ-provence.fr
Marie-Claude Hubert : marieclaude.hubert@free.fr

Responsable : Michel Bertrand
Adresse : 19 rue de la Reille13770 Venelles

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