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Transferts, appropriations et fonctions de l’avant-garde dans l’Europe intermédiaire et du nord, 1909-1989
Colloque international organise par Centre Interuniversitaire d’Études Hongroises et Finlandaises (CIEH&CIEFi - Paris 3) & l’Institut Finlandais de Paris
23-24 Septembre 2011
•> Date limite de réponse à l’appel : 31 mars 2011
Le colloque a pour objectif de jeter les bases d’un programme de recherche international. Le colloque se concentrera sur la question des fonctions des avant-gardes ainsi que des transferts et appropriations des influences et intertextes dans l’Europe intermédiaire et du Nord dans la période qui s’étend de 1909 à la fin de la guerre froide. « Avant-garde » s’entend ici selon les deux interprétations traditionnelles du mot en tant qu’un mouvement artistique ou littéraire qui revendique le rôle « d’art engagé », participant au progrès social et politique de la société, soit s’affiche en tant qu’un élément réflexif, critique, voire destructeur, au sein de la modernisation.
Etant donné la diversité des systèmes politiques dans l’aire géographique concernée, qui se situe entre l’Allemagne et la Russie et s’étend des Balkans aux pays nordiques, il est clair que ces deux aspects de l’avant-garde ont connu des formes variées. Mais le fait même que des artistes dans des pays aussi profondément différents que la Finlande, la Pologne et la Hongrie ont pu se définir comme « d’avant-garde » (ou représentant un mouvement spécifique d’avant-garde ou l’un de ses avatars comme le « underground ») appelle une recherche qui prend en considération à la fois différences et similitudes dans la multiplicité des motivations, des contextes et des traditions et dans le désir de se connecter et de s’identifier à un phénomène transnational. Il ne s’agira donc pas de l’avant-garde, mais des avant-gardes, non pas d’un mouvement et d’un canon unique, mais d’un réseau polycentrique à multiples noeuds locaux et fonctions contextuelles.
Les trois notions de « transfert », « appropriation » et « fonction » sont proposés en tant que perspectives ou outils méthodologiques pour la réflexion. D’une part, le but du colloque sera de comprendre comment, par quelles chaînes de communication et à travers quels schémas d’interprétation, les influences et les intertextes constitutifs pour les avant-gardes ont été transférés d’un pays et d’un milieu culturel à un autre. D’autre part, il s’agira d’analyser de quelle manière les influences et les intertextes ont été l’objet d’appropriations et de transformations dans la production artistique et littéraire, et aussi quelles fonctions les avant-gardes ont eues dans des sociétés et des contextes artistiques différents (p.ex. critique de la société de consommation en Finlande, résistance au totalitarisme dans l’Est). La recherche pourra se porter également sur des « cas négatifs » de résistance ou de condamnation explicite des avant-gardes.
En plus des analyses de cas historiques, le colloque accueillera une réflexion épistémologique et historique sur les relations entre centres et périphéries, réflexion qui évitera de retomber dans l’application souvent critiquée des modèles « dominant vs. dominé » et « pays émetteur vs. pays récepteur » mais mettra plutôt en évidence la multiplicité, la réciprocité et le caractère productif des liens entre les pays concernés.
Le colloque cherchera aussi à développer, réorienter et approfondir la réflexion sur « l’Europe littéraire et culturelle » qui a commencé après la chute du mur de Berlin et s’est développée après les élargissements de l’Union Européenne en 1995, 2004 et 2007. Cette réflexion s’est essentiellement concentrée sur l’Europe centrale et les Balkans et s’est limitée à questionner le rôle des littératures « nationales » dans l’histoire politique et culturelle. Le déplacement de l’accent vers le Nord et l’analyse des avant-gardes, qui consistent essentiellement en pratiques artistiques critiques et transgressives et qui se sont développées au sein de réseaux internationaux, permettront de mieux comprendre les tensions et les articulations entre différentes manières de concevoir les identités nationales et les appartenances internationales et leurs relations par rapport aux valeurs esthétiques et aux stratégies de contestation ou de résistance. Malgré quelques publications récentes sur les avant-gardes de l’Est et du Nord, ce travail reste encore à faire.
– Les langues officielles du colloque seront le français et l’anglais.
– Les domaines disciplinaires invités à apporter leur contribution sont : l’histoire d’art, lettres modernes et littérature comparée, historie, histoire des idées, sémiotique, analyse des discours et traductologie.
– Frais d’inscription : 30 euros (comprend le matériel, les pause-cafés et un déjeuner).
– Les organisateurs mettent 4 bourses de voyage et d’hébergement à la disposition de participants.
– Une sélection d’articles rédigés à partir des communications et choisis par un comité de lecture sera publiée dans un numéro spécial des Cahiers de la Nouvelle Europe.
– Les personnes intéressées à présenter une communication sont invitées à adresser, avant le 31 mars 2011, un résumé de 400 mots au maximum (accompagnés des nom, adresse et affiliation professionnelle de l’auteur) à l’adresse suivante : <harri.veivo@helsinki.fi> . Prière de joindre un CV et une liste de publications de 3 pages maximum si vous sollicitez une bourse.
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