`
Les approches sensibles du corps. Hybridations, immersions et formations dans les pratiques corporelles.
Date limite •> 15 novembre 2010
Ce colloque souhaite questionner les usages sociaux du corps dans une approche sensible, en s’intéressant plus particulièrement à trois aspects : les nouvelles technologies et corporéité, écologie corporelle et pratiques immersives, expériences vécues et formation corporelle. Les propositions de communications s’appuieront sur un terrain historiographique, sociologique ou ethnographique.
Au Musée Aquarium de Nancy, Université Henri Poincaré - Nancy Université,
16 - 17 juin 2011.
Organisation :
• Anne Sophie Sayeux (PAEDI, Université Blaise Pascal, Clermont 2),
• Olivier Sirost (CETAPS, Université Rouen),
• Bernard Andrieu (ACCORPS, Université Henri Poincaré, Nancy Université).
Les usages sociaux du corps participent pleinement à la construction des savoirs, des techniques et des milieux dans lesquels ils se déploient. Pourtant, ils ont peu fait l’objet d’analyses à partir du point de vue du corps.
Il convient de rappeler que les cures de nature, tout comme la découverte des cœnesthésies s’accompagne de la montée des paradigmes empiristes et sensualistes. Les correspondances de Rousseau et Condillac, tout comme la relation de Burke à la compagnie des Indes orientales ou les travaux de Diderot et Berkeley sur les sens, ne sont pas étrangères à une mise en forme de la pratique. Les immersions dans la nature (aérothérapie, balnéothérapie, ...) vont de pair avec une philosophie introspective du corps et de l’écoute de soi que l’on retrouve très tôt chez Burton ou Maine de Biran.
C’est aussi la saisie du vertige, du monstre ou du sauvage tapis au fond de soi qui guide la saisie de l’expérience sensible. L’esthétique du sublime à l’heure romantique favorise l’apprivoisement de la vacuité et le jeu avec les peurs. L’importance accordée à l’ambiance, au langage sensoriel, à l’impression esthétique témoigne ici également d’une tentative de saisie de la dimension sensible dans les usages du corps. Les thématiques de la mer ou de la montagne dans les œuvres romantiques, du désert chez les orientalistes ou du déjeuner sur l’herbe chez les impressionnistes mettent en image un faisceau d’expériences vécues et sensuelles.
Cette effervescence est tout aussi vivace dans les milieux éducatifs où la formation par l’expérience ou par le milieu devient progressivement un thème prisé des pédagogies nouvelles. De ce point de vue, il convient également de resituer des pédagogues tels que Dewey dans les perspectives adoptées par le pragmatisme. Le statut de l’expérience corporelle est alors directement injecté dans l’édification du connaître. Ces quelques rappels – non exhaustifs – situent l’objectif de ce colloque : appréhender les pratiques corporelles dans leurs évolutions et leurs actualités par le prisme des approches sensibles.
Il s’agit de regrouper autour de ces questions tant les avancées augurées par les historiens (de la nouvelle histoire à l’anthropologie sensorielle), les anthropologues (de l’anthropologie biologique à l’anthropologie sociale et culturelle), les sociologues (du pragmatisme aux phénoménologies) ou les philosophes.
Le colloque s’articulera autour de trois questions :
1- Nouvelles technologies et corporéité
Comment l’intégration de la matière transforme les corps et nos sensibilités - L’interaction est incorporée par l’hybridation au point de transformer le vécu corporel, amélioré objectivement ou subjectivement par l’objet et la technique biotechnologique. Comment, par exemple, l’insertion de prothèse du genou ou de la hanche prend-elle la place de l’organe défaillant en restaurant la fonction articulatoire ?
2- Ecologie corporelle et pratiques immersives
Quels milieux d’immersion des corps sont privilégiés et que disent-ils sur notre présence au monde - S’il est d’usage de se « sentir bien dans son élément », en quoi, comment et pourquoi se sent-on bien dans les éléments naturels ? On peut s’interroger sur les sens mobilisés par les pratiques immersives, mais aussi sur les plaisirs des sens qu’elles procurent. Que recherchent donc les individus dans cette nature sensuelle ?
3- Expériences vécues et formation corporelle
Comment se transmet l’expérience vécue - De quelle manière, une sensation pouvant être perçue d’un premier abord comme négative peut-elle être apprise et transmise comme étant positive ? Il s’agit de comprendre en quoi l’apprentissage d’une activité corporelle peut transformer la "perception des effets".
Les propositions de communications s’appuieront sur un terrain historiographique, sociologique ou ethnographique.
Pour soumettre une proposition, envoyez par email un résumé de 2 500 signes max. (espaces inclus), avec nom et institution de rattachement pour le 15 novembre 2010, aux trois organisateurs :
bernard.andrieu@staps.uhp-nancy.fr
A-sophie.SAYEUX@univ-bpclermont.fr
olivier.sirost@univ-rouen.fr
Réponses aux auteurs mi-janvier 2011. Envoi des textes définitifs par mail, 30.000 signes maximum (espaces inclus) pour le 30 avril 2011 aux trois organisateurs. Actes du colloque publiés aux Presses Universitaires de Nancy.
Renseignements complémentaires :
http://www.staps.uhp-nancy.fr
http://www.man.uhp-nancy.fr
TOUTES LES UNES |