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Les devenirs artistiques de l’information
•> Date limite : 15 novembre 2014
CARISM – IFP – University of Panthéon-Assas, Paris II
Paris, 10-11 juin 2015
Une conférence internationale en coopération avec :
The Birmingham Centre for Media and Cultural Research, Birmingham City University (BCMCR)
Laboratoire de Recherche Lyonnais des Sciences de l’Information et de la communication (ELICO)
Bauhaus-Universität Weimar & Internationales Kolleg für Kulturtechnikforschung und Medienphilosophie (IKKM)
Les médias généralistes participent à la valorisation de normes sociales qui peuvent ensuite être remises en cause à travers des performances tout à la fois artistiques (dessin, peinture, danse, photographie, musique...), ou exposées dans les lieux publics (sit-in, happening, graffiti, flash-mobilisations, ...). L’objet de ce colloque est donc d’interroger les conditions des alternatives esthétiques et politiques à l’information, en considérant comment les auteurs de performances et les artistes questionnent les contenus et les environnements médiatiques de l’information pour les contester ou pour prolonger différemment leurs échos.
L’analyse des « performances » auxquelles se livrent de nombreux activistes, ou l’analyse des œuvres produites par des artistes, engagent une pensée sur les formes renouvelées des débats publics. Le recours à l’expression artistique pour dire autrement l’actualité et les informations se présente ainsi comme un moyen jugé efficace pour donner à voir autrement la société. Les propositions artistiques s’inscrivent dans les figures d’une résistance aux médias accusés d’être « anonymes », « industriels ». Quand les artistes se saisissent de l’information, elle se trouve métamorphosée, nue, critiquée ou encore « pulvérisée ». L’acte artistique peut donc devenir un acte de résistance qui peut se décliner de différentes façons. Les rapports qui se tissent dans les arènes publiques entre art, performances militantes et médias d’information permettent de mettre en évidence un artisanat alternatif à l’interprétation du monde face aux normes préformées par les industries médiatiques. Il s’agit donc d’interroger les frontières entre art, médias d’information et industries culturelles pour comprendre comment ces « mondes » interagissent.
Michel de Certeau se méfiait de la société récitée, et de sa compétence médiatique à tout redire et répéter sous d’autres formats : « La citation, écrivait-il, sera donc l’arme absolue du faire croire. (...) elle est donc le moyen par lequel s’institue le réel ». Les limites entre journalisme et art ne sont pas étanches et ne l’ont jamais été d’ailleurs. La citation est connue de ces deux modes de production de nos images. L’information transportée en art peut désigner un prolongement et une participation aux débats dans les arènes publiques. On assiste à des recyclages réfléchis, à des citations ou à des re-enactement (revitalisations) de ce qui fut une fois un reportage, une dépêche ou une photographie de presse. L’événement ou le happening’ médiatique devient une source d’inspiration critique pour l’art. Parfois, les artistes se saisissent de ces documents pour les insérer dans des dispositifs d’expositions d’art contemporain , configurant une sorte de journalisme esthétique’.
Contre une temporalité de l’urgence souvent prédominante dans les médias de masse (les slow media ou grands reportages faisant exception), le travail artistique ralentit l’information : l’allonge, l’étire et la transforme dans une autre temporalité qui produit un nouvel équilibre entre le temps de la production de l’information et le temps de sa réception. Les technologies émergentes, incluant les nouveaux outils du numérique, sont saisies aussi bien par des pratiques artistiques que par des pratiques informationnelles. Ce temps des innovations, où chacun invente des nouvelles possibilités d’écritures, et où les usages des publics sont encore entrain de se configurer, ouvrent des frontières entre les nouveaux territoires de l’art et de l’information.
Le Comité scientifique de ce colloque en sciences de l’information et de la communication sera sensible aux propositions où le travail des artistes sera montré. Lors du colloque, alterneront témoignages et projections de travaux d’artistes et intervention de chercheurs.
Parmi les thématiques :
Les propositions de communication (300-500 mots) ainsi qu’une courte présentation biographique de l’auteur doivent être adressées avant le 15 novembre 2014 à :
carism@u-paris2.fr, katharina.Niemeyer@u-paris2.fr et/ou frederic.lambert@semiotik.fr
http://ifp.u-paris2.fr/18091044/0/fiche___actualite/&RH=IFP_FR
Comité scientifique
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