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Le métier de doctorant.e en SHS
Paris, le 25 septembre 2014
Journée d’études organisée par Gaëlle Chartier, Mona Claro, Audrey Marcillat, Simeng Wang (IRIS / EHESS – Université Paris 13)
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Le but de cette journée d’étude est d’examiner les logiques institutionnelles et normatives qui donnent forme à l’expérience du doctorat en SHS. Le parcours qui mène à une thèse renvoie-t-il à l’apprentissage d’un métier ou à une expérience professionnelle à part entière, à un rite initiatique solitaire ou à une pratique collective, à un diplôme prestigieux ou dévalorisé … ? Comment définir le métier de doctorant.e ? Comment les conditions de travail varient-elles dans le temps et dans l’espace, de quelles inégalités sociales procèdent-elles ? Quelles en sont les conséquences sur la production des connaissances scientifiques ?
Ce projet a émergé de la réflexion de doctorantes de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (Iris) afin de répondre à des questionnements concrets dans leur pratique de la recherche et dans la visée d’une future insertion professionnelle.
Des travaux – notamment ceux réalisés dans le cadre de l’atelier Aspects Concrets de la Thèse à l’EHESS – ont mis en évidence le fait que le doctorat, s’il est souvent vécu comme une expérience solitaire, obéit à des contraintes institutionnelles : contraintes de financement, contraintes de temps avec un impératif croissant de finir son doctorat en 3 ans, contraintes liées aux espaces de travail (le laboratoire, l’entreprise ou encore le terrain d’enquête), contraintes de l’insertion professionnelle. Cette journée d’étude propose de réfléchir à ces contraintes dans la mesure où elles déterminent le travail quotidien du doctorant, influencent la rédaction de sa thèse et contribuent à forger son identité professionnelle.
Au cours de cette réflexion, une vigilance particulière sera accordée à la prise en compte de la diversité des doctorats (avec ou sans financements, financements publics ou privés, avec ou sans expériences professionnelles préalables, avec un objectif d’insertion professionnelle dans le secteur de la recherche publique, dans le monde associatif ou en entreprise).
Cette journée aura donc pour objectif de questionner le doctorat comme métier et de mettre en perspective les différents jalons de la formation par la recherche. La réflexion sera structurée autour de trois axes :
1. Les doctorant.e.s, étudiant.e.s ou professionnel.le.s de la recherche ?
Il s’agit de réfléchir à la manière dont les différents statuts des doctorant.e.s (avec contrat doctoral ou non, avec mission d’enseignement ou non, etc.) influencent leur travail de thèse et leurs expériences professionnelles. Nous questionnerons également la difficulté de penser le doctorat comme une insertion professionnelle et de valoriser la thèse sur le marché du travail. Cet axe bénéficiera d’un éclairage socio-historique sur l’évolution contemporaine du statut et de la place des doctorant.e.s au-delà de la seule sphère académique.
2. Quels sont les espaces de travail des doctorant.e.s ?
Cet axe a pour objectif d’interroger les pratiques professionnelles concrètes des doctorant.e.s en partant de la question de leurs espaces de travail. En effet, à la différence des doctorant.e.s en sciences naturelles, très peu de doctorant.e.s en SHS ont un espace personnel de travail au sein de leur laboratoire. Dès lors, quelles sont les modalités et possibilités d’intégration à la vie de leur laboratoire ? De plus, il apparaît également que les doctorant.e.s s’inscrivent dans une multiplicité d’espaces selon les activités qu’ils doivent mener (travail de recherche en bibliothèques, en archives, sur des terrains d’enquête à l’étranger, en entreprise, dans une association, missions d’enseignement ou de valorisation de la recherche, etc.). Ces différents espaces de travail conduisent les doctorant.e.s à avoir plusieurs types d’interlocuteurs : comment ces derniers influencent-ils les recherches, la formation et la professionnalisation des doctorant.e.s ?
3. Quelles sont les stratégies des doctorant.e.s pour préparer leur insertion professionnelle ?
De quelle manière les doctorant.e.s envisagent-ils la suite de leur carrière professionnelle et quelles stratégies mettent-ils en œuvre au cours de leur doctorat ? Un premier enjeu est celui de l’insertion professionnelle pendant le doctorat : la construction du curriculum vitae, la constitution d’un réseau de relations, la rédaction de la thèse (langue, format, normes éditoriales) ou encore le choix du jury de thèse. Un second enjeu est celui de l’insertion professionnelle à l’issue du doctorat : les recrutements dans le champ académique (post-doctorant.e.s, attachés temporaires de recherche, vacataires), une éventuelle qualification au CNU mais également la valorisation du doctorat et de la thèse auprès d’associations, d’entreprises ou auprès d’autres administrations publiques.
Cet appel à communication s’adresse :
Mots clés : thèse ; doctorat ; sciences humaines et sociales (SHS) ; professionnalisation ; inégalités ; précarité ; conditions de travail ; méthodologie ; épistémologie ; réflexivité
Les propositions de communication d’environ 300 mots sont à envoyer avant le 15 août 2014 à l’adresse suivante : atelier.doctorants@gmail.com
Les contributions des doctorant.e.s sont encouragées.
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