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Le spectacle et le sacré
Colloque international
Faculté Polydisciplinaire de Taza
les 5 et 6 juin 2014
•> Date limite : 6 mai 2014
Le théâtre, on le sait, n’est pas que littérature. Il est aussi et surtout spectacle vivant. Il est émergence d’un phénomène « artistique » qui implique toute une collectivité. De ce fait, Il peut être considéré aussi comme un système complexe qui fonctionne selon différents niveaux d’organisation. Ces derniers sont relativement solidaires les uns aux autres : le théâtre est texte reconnu et reçu comme littéraire, il est spectacle donné par des acteurs qui jouent sur scène devant des spectateurs venus pour regarder, il est réunion d’une collectivité dans un lieu précis, il est performance physique et vocale, il est décor, son et lumière… etc. Il est aussi une forme concrète d’incarnation de l’imaginaire par un acte, par une performance corporelle organisée.
L’objet théâtre ne peut être donc appréhendé à partir d’une seule et unique grille d’analyse. Et, plus on ouvre l’éventail des perspectives d’analyse, plus on se rend compte de la dimension complexe et holistique d’une pratique artistique singulière, d’une praxis collective dont les racines s’enfuient dans les recoins de l’histoire de l’humanité et de son évolution. D’où l’intérêt de l’approche ethnoscénologique qui pose comme fondement méthodologique l’interdisciplinarité.
Le terme « ethnoscénologie » a été forgé par un ensemble d’universitaires et de praticiens à la suite d’un colloque international organisé par UNESCO, à la Maison des cultures du monde, à Paris, les 3 et 4 mai 1995.
L’ethnoscénologie étudie ce que le metteur en scène polonais Jerzy Grotowski appelle les « pratiques performatives[1] », c’est-à-dire, tous les comportements humains spectaculaires organisés qui appartiennent à des cultures où le théâtre, dans son acception occidentale, est absent. Il n’est vain de souligner que le terme « performatif » met l’accent sur l’aspect total et holistique de l’objet étudié tout en incluant la pratique du performer, celui qui fait et agit.
Le souci majeur de l’ethnoscénologie consiste donc à réduire, voire à neutraliser l’ethnocentrisme patent dans les recherches théâtrales. C’est ainsi que des termes tels que ceux de « pré-théâtre », « théâtre rituel », « para-théâtre », « théâtre traditionnel » ont été inventés pour permettre l’intégration d’objets exotiques dans une fiction conceptuelle née ou du moins alimentée par un ethnocentrisme patent.[2]
Par ailleurs, l’ethnoscénologie constitue un carrefour de disciplines scientifiques portant sur le comportement humain telles les sciences humaines, les sciences du vivant (y compris les neurosciences), les sciences de l’art et aussi le discours des praticiens sur leurs propres pratiques.
D’un point de vue ethnoscénologique, toute pratique humaine comportementale, esthétique, symbolique impliquant le corps, doit être abordée selon une approche systémique. Car segmenter un phénomène holistique c’est aussi le réduire. Les pratiques performatives impliquent au moins trois niveaux d’organisation qui sont solidaires : le biologique, le psychologique et le sociologique. La dimension sacrée est présente dans des cultures, où, tout porte à croire que face, à une orthodoxie officielle, il y a toujours eu t une « orthopraxie » qui impliquent des usages d’un corps nouveau, d’un corps libéré de la norme, du tabou et de tous les comportements socialement admis.
Axes indicatifs :
RACHID MOUNTASAR : rmountasar@hotmail.com
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