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La rue comme espace chorégraphique
Réceptions, participations, mutations
Centre national des arts de la rue de Sotteville-lès-Rouen
4 et 5 juin 2014
•> Date limite : 15 mars 2014
Le CETAPS et l’Atelier 231, Centre national des arts de la rue de Sotteville-lès-Rouen, organisent les 4 et 5 juin 2014 un colloque international intitulé « la rue comme espace chorégraphique : réceptions, participations, mutations ». Ce colloque s’inscrit dans le cadre d’un projet transfrontalier associant établissements culturels et universités françaises et britanniques[1], rassemblant des chercheurs, des artistes et des professionnels. Le développement de la recherche sur les arts de la rue est une orientation prioritaire de ce projet.
Ce colloque s’intéresse aux pratiques corporelles artistiques (danse, cirque…) qui investissent la rue, terme générique et métonymique pour nommer un autre espace de représentation, celui de la ville et de ses trottoirs, ses toits, ses quartiers piétonniers, ses places, ses marchés, ses murs, ses terrains vagues, ses friches, ses jardins, etc. Ces propositions artistiques non seulement déplacent les codes, les normes et les valeurs attachées à l’art mais aussi questionnent la place du corps dans l’espace citadin, ou plus spécifiquement, dans l’espace public. Que fait « la puissance orgueilleuse du corps en action » dont parle Denis Darzacq[2] à l’espace public et que transforme cet espace dans l’acte artistique ? En d’autres termes, il semble que les corporéités produisent des images qui performent à leur tour sur les lieux où elles s’accomplissent.
Si la rue est perçue comme un espace de liberté, elle est aussi cadrée, quadrillée, espace fonctionnel qui renvoie à l’organisation de la cité. Le projet des arts de la rue vise à questionner l’organisation du vivre ensemble, faisant de la rue un lieu d’expériences multiples, contournant la rationalisation de ses usages. Physiquement, elle permet de jouer avec l’environnement et les contraintes tout en se confrontant au bruit, à l’encombrement, aux intempéries.
Trois axes de réflexion sont proposés aux débats : participations, réceptions, mutations
1. Réceptions
Faire de la rue un espace chorégraphique, c’est faire surgir le spectacle (faire irruption) là où on ne l’attend pas. Cette ouverture dans l’espace urbain offre des processus de réception du spectacle différents puisqu’on va pouvoir bouger, tourner autour de la proposition, en saisir le volume, voir / mal voir / ne pas voir. Il s’agit d’analyser les spécificités de l’activité du spectateur en espace public, un espace où la contrainte d’une vision monocentrée s’efface dans les espaces investis au profit d’une pluralité de lectures.
2. Participations
La place du spectateur (Fried, 1990) se trouve perturbée par l’investissement de l’espace public par la danse. En quoi cela transforme-t-il le rapport à la représentation et en quoi la participation des spectateurs (faut-il encore les appeler ainsi ?) modifie-t-elle les rapports que notre société construit à sa propre représentation ? Quels regards porte-t-on sur l’altérité et le handicap ? Les spectacles inclusifs amènent-ils un déplacement du regard des spectateurs sur le performeur, l’acteur, le danseur ? En quoi engagent-ils une réflexion sur les modes de participation à l’espace public et sur le vivre-ensemble ? Secteur faisant des questions d’accessibilité et de démocratisation ses valeurs structurantes, comment le monde des arts de la rue s’empare-t-il aujourd’hui des questions de professionnalisation et de diffusion des spectacles portés, créés ou joués par des artistes en situation de handicap ? Il s’agit donc d’interroger les différentes formes de sollicitation corporelle du « spect-acteur » et de ses variations (Chaumier, 2007) pour voir en quoi se redéfissent les limites symboliques et réelles de notre quotidien pour créer une « communauté de participation » (Duvignaud, 1973 : 158). Autrement dit, il s’agit d’étudier en quoi l’investissement chorégraphique de la rue propose une autre lecture du fondement démocratique de l’espace public.
3. Mutations
Que se joue-t-il dans l’investissement chorégraphié et chorégraphique de l’espace public ? Quelle place la danse, plus récemment introduite dans les arts de la rue, occupe-t-elle dans ce monde ? La multiplicité des propositions (performances, pièces écrites, spectacles participatifs, déambulations festives…) renvoie tout à la fois à la spécificité des arts de la rue, hétérogènes, pludisciplinaires, trans-genres, qu’à des questions relatives à la diffusion des spectacles et aux positionnements des artistes. Que font finalement, les arts de la rue à la danse, à l’heure où les espaces dédiés à la diffusion programment, sur scène, des spectacles « de rue » ? Comment « la rue » pénètre-elle, finalement, l’espace conventionnel des pratiques chorégraphiques de spectacle ?
L’appel à communication s’adresse en priorité aux chercheurs en sciences humaines et sociales, et dont les travaux s’inscrivent dans les thématiques proposées.
Le colloque se déroulera à la Maison de l’Université (campus de Mont Saint Aignan), et la soirée du 4 juin à l’Atelier 231.
Comité d’organisation
Pour l’Université de Rouen :
Pour l’Atelier 231 :
Partenaires
Comité scientifique
Modalités de soumission
Les propositions de communication seront présentées sous la forme d’un document textuel de 3000 signes environ, avec titre et cinq mots-clés. Les propositions seront acceptées en anglais ou en français, et les communications pourront être faites dans l’une ou l’autre langue.
Devront être mentionnés nom et prénom de l’auteur, statut, rattachement institutionnel et adresse électronique.
Le fichier informatisé du résumé devra être déposé sur le site http://chore-rue2014.univ-rouen.fr/
Contact : chore-rue2014@univ-rouen.fr
Inscriptions
Les droits d’inscription au colloque sont gratuits.
Les participants communicants et non communicants sont invités à s’inscrire dès que possible sur le site internet http://chore-rue2014.univ-rouen.fr/
Informations pratiques
Les communications se feront à la Maison de l’Université de Rouen, dans l’amphithéâtre.
Maison de l’Université de Rouen
Place Émile Blondel, 76130 Mont saint Aignan
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