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Colloque international : Identité/Identités
26-28 mars 2014
•> Date limite : 1er novembre 2013
« L’identité sera convulsive ou ne sera pas », Marx Ernst
« Ma quête d’identité : la quête de celles et ceux que j’emplirai et qui me peupleront », Vincent Cespedes
La notion d’identité, issue plus particulièrement de la sociologie et de la psychanalyse, s’entend comme un ensemble de données, conscientes ou non, valorisées ou pas, qui permet à un individu à la fois de se construire comme tel mais aussi de se différencier des autres. On assiste depuis une petite vingtaine d’années à des questionnements de plus en plus importants sur cette notion. Les récents débats sur l’identité nationale ou les différentes prises de position sur les replis communautaires et donc identitaires en sont les preuves les plus patentes.
L’identité d’une personne, comme l’indiquent assez nettement d’ailleurs les cartes du même nom, peut se penser en termes de génération, de sexe biologique, de lieu de naissance et d’appartenance à un pays. Mais le concept est bien plus large et ses contours plus flous. En effet l’identité, c’est-à-dire cette reconnaissance de moi en l’autre, de l’autre en moi, dans un aller-retour de correspondances et de différences, peut aussi se faire par rapport au genre ou sexe social, orientation sexuelle, ethnie, langue… On construit son identité, elle est le fruit d’une appropriation d’un certain nombre de codes, de règles qui servent en général à la vie en société, ou du moins, dans un groupe donné. Car c’est bien là, à la frontière de ces notions complexes que sont l’individu, le groupe et la société, que l’identité se joue. L’identité est en mouvement, elle est même un mouvement.
On sait, depuis Foucault, que l’individu est composé d’un nombre important d’identités, on peut aussi penser ici à L’Homme Pluriel de Bernard Lahire. Les lignes de force de telle ou telle caractéristique se croisent formant une identité souvent changeante et en tout cas temporaire. Dans la condition de l’exil – espace existentiel particulier, lieu culturellement hybride de déracinement et de re-positionnement de soi – les identités se reconstruisent. L’exil devient ainsi une importante source d’inspiration et de création littéraire et artistique.
Dans la construction identitaire (de l’appropriation au rejet) plusieurs éléments comme la famille, l’école, les médias jouent un rôle primordial. L’art et la culture aussi. Du point de vue des artistes qui produisent des objets comme de ceux qui les « consomment », la construction identitaire se nourrit des pratiques culturelles, de la plus légitime à la plus populaire.
L’objet d’art ou le produit culturel sont en effet à la fois l’émanation et l’écho du milieu socioculturel dans lequel ils sont produits ou interprétés. Ils sont aussi une marque de la trajectoire personnelle de leur-s créateur-s.
Les constructions identitaires sont au cœur des problématiques contemporaines sociétales. Elles interrogent, bien sûr le rapport de soi à soi, mais plus largement, le rapport de soi aux autres. Qui suis je dans la société ? est la question primordiale avant de pouvoir proposer une forme durable, sereine, apaisée et fructueuse de vivre ensemble. De plus, s’interroger, questionner, et comprendre les constructions identitaire et ses mécanismes chez l’autre sont autant de façon de l’accepter et de le comprendre. C’est pour ces raisons qu’il nous semble opportun d’interroger par la voie de la création artistique et des pratiques spectatorielles la construction identitaire à l’heure de la montée des extrêmismes et des communautarismes il nous paraît important de voir en l’autre, dans sa culture, les arts qui font ses pratiques quotidiennes, non pas tant un étranger que l’un semblable avec qui je partage un socle commun.
Ce colloque international se fera dans le prolongement de la journée d’études organisée à l’université Lyon 3 Jean Moulin le 28 mars 2013, avec le soutien du Groupe de recherche Marge, de l’Ecole Doctorale 3LA, du Conseil de la Recherche, de l’Université Jean Moulin-Lyon3.
Lors ce cette journée sont apparus nombre de sujets dont le colloque pourra se faire écho avec des pistes de recherche telles que la construction culturelle de l’identité dans la pensée philosophique et les théories développées dans la suite du post-modernisme, enrichies des concepts de créolisation, hybridation, hétérogénéité, tant du côté de la réception que de la production ou encore, les différentes mises en scène de soi comme l’autoportrait, l’auto-fiction, le ré-engendrement du soi, ou les relations entre sujet et objet dans la création littéraire et artistique. Les riches communications de cette journée nous ont aussi amené à ouvrir la réflexion sur la place des artistes qui travaillent dans l’espace interstitiel d’un exil ou d’un exil intérieur, les marginaux, les oubliés, les exclus, les minorités et sur une hybridation esthétique et transculturelle. L’esprit du colloque sera donc basé sur une approche interdisciplinaire et polyphonique, porteur d’une vision décentrée, qui puisse amener à de nouveaux points de vue et à de nouvelles perspectives de recherche.
Les champs de recherches des interventions pourront donc tout aussi bien concerner les arts, la littérature, le cinéma, le théâtre, les arts plastiques mais aussi des champs scientifiques comme la sociologie, l’anthropologie, la philosophie. Les communications pourront venir aussi bien d’artistes interrogeant dans leur(s) pratique(s) la notion d’identité que d’universitaires et chercheurs qui travaillent sur cette notion. Une place toute particulière sera accordée aux interventions qui s’inscriront dans des champs de recherches comme les gender studies et les cultural studies.
Le colloque, qui sera, à nouveau, soutenu par le Groupe de recherche Marge, l’Ecole Doctorale 3LA, le Conseil de la Recherche, l’Université Jean Moulin-Lyon3, se déroulera sur deux jours et demi, et verra a participation de key-note speaker et des manifestations culturelles dans la ville de Lyon. Il aura lieu dans différents lieux culturels de la ville de Lyon.
Les communications pourront porter sur les axes de recherches suivants (liste non restrictive) :
Comité scientifique : Benoit Auclerc, Gilles Bonnet, Jean-Pierre Esquenazi, Régine Jomand Baudry, Domingo Pujante
Comité d’organisation : Thomas Cepitelli, Daniela Ricci
Logistique : Frédérique Lozanorios
Les propositions de communication pourront se faire en anglais ou en français, dans un maximum de 300 mots. Elles seront accompagnées d’une courte biographie de l’auteur.
Les propositions de communication et une courte biographie seront à envoyer avant le 01 novembre 2013 à : Thomas Cepitelli et Daniela Ricci à l’adresse : colloque.identiteidentites@gmail.com
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