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Appel à contribution • Identité / Identités. La construction identitaire dans les arts et la culture, 28 mars 2013

Identité / Identités. La construction identitaire dans les arts et la culture

Jeudi 28 mars de 9h00 à 18h00

•> Date limite : 30 novembre 2012

L’identité sera convulsive ou ne sera pas
Marx Ernst

Ma quête d’identité : la quête de celles et ceux que j’emplirai et qui me peupleront
Vincent Cespedes

La notion d’identité, issue plus particulièrement de la sociologie et de la psychanalyse, s’entend comme un ensemble de données, conscientes ou non, valorisées ou pas, qui permet à un individu à la fois de se construire comme tel mais aussi de se différencier des autres. On assiste depuis une petite vingtaine d’années à des questionnements de plus en plus importants sur cette notion. Les récents débats sur l’identité nationale ou les différentes prises de position sur les replis communautaires et donc identitaires en sont les preuves les plus patentes.

L’identité d’une personne, comme l’indique assez nettement d’ailleurs les cartes du même nom, peut se penser en termes de génération, de sexe biologique, de lieu de naissance et d’appartenance à un pays. Mais le concept est bien plus large et ses contours plus flous. En effet l’identité, c’est-à-dire cette reconnaissance de moi en l’autre, de l’autre en moi, dans un aller-retour de correspondances et de différences, peut aussi se faire par rapport au genre ou sexe social, orientation sexuelle, ethnie, langue… On construit son identité, elle est le fruit d’une appropriation d’un certain nombre de codes, de règles qui servent en général à la vie en société, ou du moins, dans un groupe donné. Car c’est bien là, à la frontière de ces notions complexes que sont l’individu, le groupe et la société, que l’identité se joue. L’identité est en mouvement, elle est même un mouvement.

On sait, depuis Foucault, que l’individu est composé d’un nombre important d’identités, on peut aussi penser ici à L’Homme Pluriel de Bernard Lahire. Les lignes de force de telle ou telle caractéristique se croisent formant une identité souvent changeante et en tout cas temporaire. Dans la condition de l’exil – espace existentiel particulier, lieu culturellement hybride de déracinement et de re-positionnement de soi – les identités se reconstruisent. L’exil devient ainsi une importante source d’inspiration et de création littéraire et artistique.

Dans la construction identitaire (de l’appropriation au rejet) plusieurs éléments comme la famille, l’école, les médias jouent un rôle primordial. L’art et la culture aussi. Du point de vue des artistes qui produisent des objets comme de ceux qui les « consomment », la construction identitaire se nourrit des pratiques culturelles, de la plus légitime à la plus populaire.

L’objet d’art ou le produit culturel sont en effet à la fois l’émanation et l’écho du milieu socioculturel dans lequel ils sont produits ou interprétés. Ils sont aussi une marque de la trajectoire personnelle de leur-s créateur-s.

Nous nous proposons d’organiser une journée d’études et un colloque sur une même thématique : la construction identitaire et leur-s représentation-s dans les arts. La journée est prévue le 28 mars 2013 et le colloque, de deux jours, prévu au printemps 2014.

Les champs de recherches des interventions pourront tout aussi bien recouvrir les arts, telle que la littérature, le cinéma, le théâtre, les arts plastiques mais aussi des champs scientifiques comme la sociologie, l’anthropologie, la philosophie.

Les propositions de communication pourront se faire en anglais ou en français, dans un maximum de 300 mots. Elles seront accompagnées d’une courte biographie de l’auteur.

Les communications pourront porter sur les axes de recherches suivants (liste non restrictive) :

-* La place des institutions, qui sous tendent les directives, contraintes, programmation, financement dans la production des oeuvres.
-* Lien entre la visibilité des dites communautés sur la scène sociale et dans les représentations dans les arts (rejet, accord, évolution … ).
-* Les communautés d’interprétation (« horizon d’attente », construction, histoire …).
-* Les outils à disposition du chercheur pour faire émerger une parole autour de l’identité.
-* Lien entre la place de l’intime et la reconnaissance dans une communauté.
-* Les esthétiques, les procédés littéraires ou encore les figures de style qui mettent à jour la construction identitaire des personnages.
-* La réception critique des oeuvres pouvant être entendue comme prisme identitaire.
-* L’évolution (thématique, stylistique, linguistique) des personnages et des formes qui abordent la question identitaire.

Comité scientifique
Benoit Auclerc
Gilles Bonnet
Jean-Pierre Esquenazi
Régine Jomand Baudry
Domingo Pujante

Bibliographie indicative
Bergounioux Pierre, La maison rose, Gallimard, Paris, 1987.
Demanze Laurent, Récits de filiation, Prologue à Encres orphelines, Paris, Corti, 2008.
Elias Norbert, La société des individus, Fayard, Paris, 1991. (Uber den Prozess der Zivilisation, 1939).
Goffman Erving, La mise en scène de la vie quotidienne, Les Editions de Minuit, Paris, 1973
Lahire Bernard, L’homme pluriel. Les ressorts de l’action. Paris, Nathan (Essais & recherches. Sciences sociales), 1998.
Lahire Bernard, La Culture des individus. Dissonances culturelles et distinction de soi, Paris, La Découverte, coll. "Textes à l’appui/Laboratoire des sciences sociales", 2004.
Macé Gérard, Les trois coffrets, Gallimard, Paris, 1985.
Michon Peirre, Vies minuscules, Gallimard, Pairs 1984.


Les propositions de communication et les biographies seront à envoyer avant le 30 novembre à je.identiteidentites@gmail.com.

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